Un tour chez les jardiniers

1990, inédit

Le monde se partage entre ceux qui aiment les plantes et ceux qui ne les voient pas. Au fond, c’est la seule distinction qui tienne. Penché vers une plate bande, dîtes seulement : « la jolie blanche, là, au pied de la santoline, quel est son nom?» et l’échange commence :  le maître de la plante exulte. Et pour vous remercier de la faire exister, il énonce, royal, son nom latin, passeport pour toutes les langues. Premier contact avec l’espèce, on écarquille les yeux. Pour mieux s’en rappeler il faudra la revoir ailleurs, apprendre inconsciement le type cher à Goethe, qui en montrait les variations en fonction du milieu ; ou, mieux, tenir une bouture de la main du maître, mugnificent, et soigner en tremblant la transplantée fragile. Bien des plantes doivent mourir sans donner de raison, pour que le néophyte devienne sage. Aucune mort cependant n’imunise contre le coup de cœur, l’envie d’arracher un pot de violettes sur le trottoir aux gaz d’echappement.

Le monde se partage entre les aveugles et les enfants, qui jouent des heures, des jours, avec un caillou, des brindilles :  dejà tout un jardin. Il en est de toute sorte, des enfants de tout âge. Tôt ou tard on ouvre les yeux : l’amour du végétal passe, fugace, ou s’installe à demeure, en tout cas ne survient que tous sens en éveil ou dans la réverie. Décrire les plantes n’y suffit pas. Aucun texte, jamais, ne fera du lecteur un botaniste. Aussi préférons nous, plutôt que des jardins, parler des jardiniers.

On pourrait commencer par des professionnels.  Robert  Carvallo avait 48 ans, l’âge où l’on aspire à un poste de direction générale à la banque  Paribas. Il est parti pourtant, ne gardant qu’une activité de conseil, intermittente, abandonnant pouvoir et droits sur un capital de 6,5 millions de francs. Parti pour retrouver sa femme au potager, depuis célèbre, de Villandry. Son bureau dans la vieille tour ouvre, par une poterne de château fort, sur une terrasse où des buis dessinent les carrés de l’amour : amour tendre en forme de cœurs, amour tragique en lames de couteau, amour adultère en papillons et billets doux, amour passion en coeurs brisés.

Fantaisie d’un grand-père espagnol, biologiste, d’origine modeste, marié à une riche Américaine, rencontrée à Paris, dans le laboratoire d’un futur prix Nobel vers I9OO. Le jardin suit un plan authentique de la Renaissance. Découvert par hasard, avec ses rampes de pierre ouvragée et son bassin pour tempérer l’eau d’arrosage, sous les bosquets d’un parc, il fut reconstitué en potager de légende, ponctué de poiriers et de roses, chacune le symbole d’un moine en train de bécher, ceint de vignes et de tilleuls et, à la génération suivante, complétement oublié.  M. Carvallo l’a récupéré à la mort de son père. Il peste, c’est bien son droit, contre les successions:

«Je trouve choquant que les enfants aient un droit acquis à la fortune des parents. Je ne vois pas pourquoi on serait privé de tester. Cette législation est criminelle. Quand il s’agit d’un monument, la tentation est de diviser. Les Anglais qui sont allé bien plus loin que les Français, n’ont jamais mis en cause la dévolution »… Outre Manche, Villandry, légué au très riche National Trust, et sans doute jugé digne d’être gardé, serait entretenu jusqu’à la fin des testaments. Forts de leur cotisation les 1 800 000 membres du Trust l’examineraient quand bon leur semble. Tel qu’il est, en Touraine, il aimante 300 000 visiteurs par an.  M. Carvallo n’a plus de vacances mais ne s’en repent pas : c’est en hiver que la lumière est belle… «Je n’avais pas l’habitude de dépenser». Son activité extérieure lui permet de vivre sans l’argent des entrées.

Le problème ne réside pas dans le jardin : sept jardiniers ne coûtent rien à côté des travaux dans la bâtisse; il faut en outre dédommager les autres héritiers. Marguerite Carvallo planifie les semis, calcule les assolements selon les besoins des espèces, fabrique avec les déchets un compost de sept ans, son seul engrais, taille les salades quand elles montent, en remplace dix mille au premier signe de faiblesse, et se paye le luxe de donner ses légumes les soirs d’été. Tous deux préfèrent ne pas habiter le château; ils sont fiers comme des gamins d’inspirer d’autres potagers : «on n’a pas voulu donner l’impression d’un truc compliqué».

«La passion, ça se partage », la concurrence ne lèse point Hélène Fustier. Elle prétend même que seule, elle n’aurait rien fait. Encore une histoire de famille -toutes n’en seront pas, rassurez vous. C’était en I976, l’été de la sécheresse, et les rhododendrons allaient crever. Quand des « rhodos » de cent cinquante ans piquent du nez, ça se voit de loin. Là encore le jardin avait été le lieu d’un grand père adoré. Hélène, son frère, leurs familles en vacances, n’avaient pas décidé l’avenir de Courson,  à 50 km de Paris. En I976, il était de bon ton, et même encouragé par les Monuments Historiques, de vendre les parcs en lots pour refaire les toits. Pourtant ils hésitaient. Leur grand mère avait pour proverbe : «les hommes passent avant les pierres». Et maintenant les rhododendrons. Il fallait un expert. Au téléphone, ils trouvèrent un Anglais : « versez 5O l. d’eau par pied, et paillez bien, paillez pour empêcher l’évaporation». Pailler? « oui, vous avez des feuilles mortes, je suppose», première leçon d’agro-écologie, fort simple en apparence, mais il fallait tailler les ronces pour approcher- l’affaire de deux ou trois jours.

Dans ces cas là, si l’on sauve les rhodos, commence l’engrenage. On plante, c’est fatal, mille tiges ridicules à 1O F pièce, dont un arbre qui se verra dans cent ans.  On prend conseil dans les jardins privés assez beaux pour s’ouvrir à la visite  -ils se comptaient alors sur les doigts de la main «Encore un peu de thé Hélène? non ne vous levez pas, je vous en prie,  nous faisons partie du décor»… deux de ces havres s’étendaient aux rives de la Manche, tournés vers l’Angleterre où prospérait, si l’on ose dire, l’industrie des jardins. A cause du climat marin, humide et doux, ou du National Trust, déja cité, ou du culte saxon de la nature, peu importe, la maison d’Agatha Christie se cachait sous les roses et le Chelsea Flower Show réunissait des foules autour d’une infinité de fleurs dont le souvenir s’était perdu lors de la grande guerre. Car au siècle précédent, la France en remontrait à ses voisins, en matière de botanique, du fait de ses climats alpin, mediterranéen, continental, océanique, tout de même très divers.

Peu à peu l’idée s’est fait jour, dans le noyeau actif de l’Association des Parcs Botaniques de France, que désormais nous nommerons APBF, et qui comptait alors I60 adhérents, occupés à s’échanger des graines, ils sont aujourd’hui 800; l’idée dis-je a germé d’organiser une rencontre, où les collectionneurs étaleraient leurs trésors. C’est ainsi que sont nées les journées des plantes de Courson, qui de 50 visiteurs, en 1981, en sont venues à attirer 17 000 et 19 000 personnes en deux week end. Initiative bientôt suivie d’imitations, comme la fête chamarée des fruits et des légumes à Saint Jean de Beauregard. Courson reste le modèle : les exposants subissent une sélection draconienne; une charte leur interdit de tout vendre le premier jour; le catalogue s’arrache dans les journaux de jardinage, un secteur de la presse en pleine explosion. A Courson se montrent les chef d’œuvres : collections de sauges, de fougères, et même collection de lierres, pure merveille pour qui sait voir. Juste retour des choses, mister Michael Hisckson du National Trust déclarait à Géo : «les Anglais viennent à Courson pour acheter des plantes que l’on ne peut trouver chez eux».

La botanique s’est emparée des cœurs. Les quinze dernières années ont été plus fertiles qu’on ne le dit : 1976, loi de Protection de la Nature, votée à l’unanimité moins une voix, et la tradition dit qu’un député s’est trompé de bouton. 1977, inventaire botanique, par l’ABF, des parcs publics et privés. Ceci permet de localiser les arbres rares, pour les multiplier, si l’on voulait un jour les rétablir dans leur milieu : le cyprès du Tassili au Sahara,  par exemple, ou le cèdre au Liban.  Sur la côte d’azur, Michel Racine et Ernest Boursier Mangenot ont les premiers lançé un inventaire des jardins- une liste, non des espèces, mais des formes paysagères. Les autres régions ont suivi. Michel Racine signe un énorme guide des jardins de France. Seul l’Etat freine à mort,  discourt, bien obligé, sur les jardins, mais ouvre le plus beau d’entre eux, le marais poitevin, aux autoroutes. L’ université accuse du retard. Il est loin le temps d’André Thouin où le Jardin des plantes à Paris gardait 6000 espèces en pleine terre. En France les botanistes sont nonagénaires, c’est un métier qui conserve mais tout de même, « on les perd plus vite que les plantes» soupire Jean Marie Pelt. Pendant ce temps les amateurs tentent de tout sauver : Franklin Picard  met sur pied à l’APBF des collections nationales, sur le modèle anglais : lorsque quelqu’un possède la moitié d’un genre botanique, on lui trouve le reste, des centaines d’espèces, il les garde pour tous. Ce système pallie la carence de l’Etat. D’autres rèvent d’une loi, qui, comme en Hollande ou en Allemagne, fixerait un prix pour chaque arbre majestueux. Et qui le tue paiera, quelle qu’en soit la cause : cet argent sert à conserver les arbres, justement.

A vingt lieues du pouvoir et de ses antichambres, Karin Mundt cadre une larve de coccinelle sur une tige de coquelicot. Cette bestiole verte avale quatre cent pucerons par jour. De cette écologie de base, Karin ne s’ennuie pas. Pas plus qu’elle ne se lasse de  découvrir des capucines au plus froid de l’hiver, dans les recoins abrités du jardin. Ici les plantes voyagent, et lorsqu’un arbre tombe, il se couvre de grimpantes, de fleurs, devient un banc, ou un terrier pour quelque bète, dans la haie de quarante essences, en lisière du bois. Le jardin de Karin brille comme aucun autre, les fleurs tintent au soleil. Les anthémis cultivées se mélent aux  sauvages, le cerfeuil a migré dans les bleuets, le chévrefeuille tombe en rideau sur le tilleul et la table, les hirondelles tournent comme des folles au dessus des buissons de roses de Provins; elles ont bâti cinq nids dans le grenier. La pelouse n’est pas tondue partout, pour laisser du champs aux insectes.  Karin vient le samedi, pétrit son pain, le cuit, soigne le jardin, et n’arrose pas.  Tout juste verse-t- elle, lorsqu’elle plante, un cuillerée d’eau de pluie, prise au bain des oiseaux. « je ne suis pas la seule. C’était traditionnel de ne pas arroser, ici». Dans la Marne, le terrain est lourd. Un trou dans la prairie envahie de rumex recueille une marre, bientôt choisie par un crapaud, fort utile chasseur. Dans cet espace humide prolifère la consoude, celle qui répare. Karin paille de consoude toute plantation. Au potager murit un rang de seigle semé de nielle, belle herbe dite mauvaise, par ce qu’aimant les plantes cultivées, et comme le bleuet vrai, menacée de disparition. Karin triera la nieille toxique en récoltant le seigle- c’est sa contribution au maintien de l’environnement. Elle photographie  pour sa  propre publication.

Il étaient sept amis, qui ont mis chacun 5000 F sur une table, pour créer les Quatre saisons du jardinage, voici dix ans. 20 000 abonnés aujourd’hui, et d’influence bien d’avantage. Par un paradoxe curieux, cette petite revue de jardinage biologique, ce bi mestriel écolo, longtemps tiré sur papier recyclé (joliment bien utilisé), attire les contributions des chercheurs. Le public est choisi : se passer d’engrais et de pesticide exige de la réflexion. L’agriculture demain sera intelligente, ou ne sera pas, elle disparaîtra comme les jardins de Sémiramis, sous la poudre du désert. «Le jardinage biologique demande de la philosophie» a déclaré le prince Charles, dont le « french potager » fait les choux gras de la presse anglaise. «Il ne faut pas désirer des légumes énormes et sans tache, comme ceux qui sont traités». Français, le potager de Charles l’est pas les fleurs,  précisait-il, comme ceux de nos grand mères. Les fleurs ont tant d’usages : le jardin inspiré de l’œuvre de Pierre Lieutaghi, au Salagon, en Provence, contient des fleurs pour grains de chapelet, et toutes celles du moyen age : les légumes, les drogues, les poisons, les médicinales, les belles pour les autels, les aromates qui éloignent les insectes ravageurs.

Des fleurs et les légumes, Pétronella Vincent, journaliste de télévision,  connaît la question : son jardin nourrit cinq personnes à plein temps.  Les enfants vont s’y servir lorsqu’elle part avec son mari en tournage. Les rangs de poireaux perpétuels, qui repoussent après la coupe, ou d’ail et d’oignon rocamboles, doués des mêmes propriétés, sont longs à établir, comme tout légume vivace, mais laissent du temps à l’amateur. Le plus beau de la maison, c’est la grande verrière, qui dégage une forte odeur d’oxygène. Plus de trois cent bégognias, au moins cent cinquante espèces, des plantes tropicales à profusion, un monsterosa en fruit. Ecologiste jusqu’au bout des ongles (qu’elle nettoie au citron, quand ils sont incrustés de terre) Petronella ne verse pas une goutte d’engrais. Tout mange du terreau.  Et son mari déplore que l’on ne trouve pas de broyeur de compost à pédales. La Nasa a montré que les plantes dépolluent les interieurs. Pétronella explique dans les Quatre saisons quelle bactérie de quelle plante absorbe quel polluant.

Loin de ce laboratoire futuriste, l’associaton Bagnolet, Ville Fleurie inaugure ses nouveaux jardins. Vin chaud, en plein hiver, parfumé de cannelle, et pains d’épices délicieux, à l’anis, cuit au miel : pour récolter des fruits l’association possède des ruches, rien de nouveau sous le soleil. Sauf ceci :  dès qu’un terrain se libère dans cette banlieue atypique, la mairie y porte cinquante centimètres de terre et le donne à l’association, qui compte 500 jardiniers. Ce n’est que perpétuer la vocation du lieu : le maraîchage vient du Marais. Paris intra muros exportait des salades à Londres au siècle dernier. La liste d’attente à Bagnolet est longue paraît il : « Ça n’a jamais été la mode des jardins, commente un paysagiste malicieux, les gens en ont toujours eu besoin».

On rencontre des solidarités de principe dans le milieu des jardins. De principe, vraiment. Depuis le XVIème, quartier chic, Catherine Willis court à l’aide d’un potager familial du XXème, menaçé de mourir dans l’ombre d’une construction. Six mois plus tard ceux là recueillent une part des plantes de sous bois de Catherine, dont le jardin, qui était loué, est condamné aux gravats.  Pour le principe, aussi, Alain Jaubert signale dans le Monde que les arbres en péril du Centre Américain, furent plantés de la main de Chateaubriand. Sa vie en a changé. «Maintenant, explique-t-il, je connaîs tout le quartier». Les gens ne vous laissent pas tomber. Après trente ans de lutte pour le désert de Retz,  jardin des plus fameux du XVIIIème siècle, Olivier Choppin de Genvry  l’a acheté pour un franc, qu’il a tenu à partager avec un complice (pour le principe) Mais on croit tenir un jardin et c’est lui qui vous tient : il faut maintenant sauver les abords du désert menacé par un golf un peu brutal.

Il est deux jardiniers que les autres vénèrent. Le premier, la princesse Srturdza, d’origine roumaine, donne quelque fois des cours, dont on m’a dit : « vend tout ce que tu as et vas y». J’ai à peine entrevu son domaine de Varangeville, au bord de mer, qui passe pour être fleuri en toute saison. La princesse était d’humeur à livrer un secret : «avec des bulbeuses, des vivaces et des arbres dans toutes les plates bandes, le jardin reste rond dans l’année». Vaste parc, petite maison, précise-t-elle en ouvrant sa porte, c’est presque vrai. Difficile de croire que le parc a perdu 4O arbres dans les cyclones de 88 et 89. La princesse n’achète pas de plante : ses admirateurs lui en envoient du monde entier. Cette grand mère a plongé dans la fontaine de jouvence. Debout à six heures le matin, elle porte un poignard à la cuisse,  et ne se sépare guère de sécateurs bien tranchants. La moindre brindille morte est aussitôt éliminée, de crainte que ne s’installe l’horrible armillaire, un champignon dévastateur. Eblouie par une écorce de bouleau couleur miel,  je n’ai rien vu des dix tas de compost qu’elle afirme  dissimuler dans les fleurs.

Monsieur Hebding, autre figure mythique, a commençé comme aprenti à l’age de quatorze ans. Il s’occupe de la plus belle collection de plantes de France, la troisième du monde, absolument fermée au public, comme à la presse d’ailleurs. Des specimen rares, voire disparus, figurent dans les 14 OOO espèces, que M. Hebding connaît par coeur. Il ne tient pas à en ajouter : mieux vaut soigner la collection. Ce jardin du cap Ferrat, où la température ne tombe pas en dessous de 8°C, abrite des oliviers où se balancent des lianes du Mexique, des nénuphars géants (victoria cruzana) aux feuilles garnies de piques, des papyrus égyptiens (et M. Hebding vous montre comment en tirer le papier). Les ciccas magnifiques, viennent d’une collection plus  ancienne. Des arbres y perdent leur feuilles au rythme de l’hémisphère austral, tous les printemps. Un coin de forêt tropicale, dominé par des avocatiers chargés de fruits, offerts aux insectes comme aux oiseaux, qui ont leur place ici, est prolongé par 21 serres. Du temps du fondateur, M. Marnier, fabricant du grand Marnier, une liqueur botanique, 5O jardiniers travaillaient là. Ils sont aujourd’hui 2O qui montent des chassis pour l’hiver. M Hebding entre dans une serre, inspecte des cactus, 3OO pots semble-t-il  identiques, en fait 3OO espèces. « Avec l’habitude on les distingue au premier coup d’oeil». M. Hebding regarde, prend son temps. Il ne sort plus, trop absorbé. Il lui en faut de moins en moins,  pour vivre intensément. Cela dure depuis trente ans. Il ne sait pas ce que serait un jardin avec un aspect commercial.

C’est l’histoire authentique d’une étudiante d’un pays de l’Est partie en vélo dans les Flandres, visiter un jardin des plus vieux de l’Europe. Elle y rencontre un jardinier, « tout sale, tout sale, » et travaille avec lui, une semaine. Ils tombent amoureux. Je ne puis vous épouser dit la belle : en ce temps là les pays de l’Est monayaient cher le départ des étudiants formés gratuitement chez eux. Qu’à cela ne tienne répond le jardinier, je suis diamantaire, et le maître des lieux… les contes de fées n’étonnent plus Mary Mallet, qui a fondé l’APBF.  Un groupe de dames belges vient d’arriver, qui visiter le parc floral des Moutiers. «Voyez avec quel respect les gens marchent dans le parc» observe-t-elle. Sous le ciel, la mer forme un bol, encadré par la forêt qui prolonge le parc en dévallant brusquement vers la plage.  Alors, fermant la fenêtre de sa jolie maison, sublime de simplicité : «au fond, tous ces cyclones, c’était une leçon : on n’avait pas le droit de dire qu’on possédait des arbres».

Marie-Paule Nougaret.

Géo, 1990

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